Prévenir les chutes au travail : un enjeu stratégique pour les entreprises

Décryptages

5 minutes

13 novembre 2025

Les chutes de hauteur et de plain-pied sont des évènements récurrents et inévitables dans le quotidien professionnel de certains secteurs d’activité. Ces accidents peuvent bouleverser la vie d’un salarié et impacter lourdement l’entreprise. Au-delà des blessures physiques, les répercussions financières, juridiques et d’image peuvent être considérables.

Les chutes au travail : état des lieux et chiffres clés

150 000 accidents

En France, on dénombre 150 000 accidents de travail liés à des chutes chaque année.

11%

Des accidents du travail tous secteurs confondus sont la conséquence d'une chute.

15%

des incapacités permanentes les plus graves résultent d'une chute de plain-pied ou de hauteur.

10 millions

de journées de travail sont perdues chaque année à cause des chutes.

Les secteurs les plus touchés :

- le BTP
- la logistique et le transport
- le secteur sanitaire et médico-social (hôpitaux, EHPADS, etc.)
- la distribution et les commerces de proximité
- l’industrie
- le travail temporaire

Les secteurs où les chutes entraînent le plus d’incapacités permanentes graves :

Selon l'Assurance Maladie, en 2023, les 3 secteurs suivants ont subi le plus d'accidents liés à des chutes ayant entraîné une incapacité permanente supérieure à 10% (IP >10%) :
- Les activités de services (travail temporaire, action sociale, santé…) : 828 AT/MP à IP >10%
- Le BTP : 574 AT/MP à IP >10%
- Les services, commerces et industries de l’alimentation : 505 AT/MP à IP >10%

Les situations de travail les plus à risque de chute :

Selon la CARSAT, 80% des accidents liés aux chutes au travail (hors secteur du BTP) ont lieu dans les situations suivantes :
1 – Les circulations eu sein de l’entreprise
2 – Les circulations à l’extérieur
3 – Les déplacements dans les escaliers
4 – Les interventions sur les toitures (hors construction)
5 – Les accès et travaux en mezzanine
6 – Les travaux en hauteur
7 – Les déplacements autour du poste de travail (bureaux compris)
8 – Les montées/descentes de véhicules
9 – Les déplacements sur les quais de chargement et déchargement
10 – Les travaux de nettoyage et de propreté

L'impact financier des chutes, un risque réel

Selon l’Assurance Maladie, le coût annuel direct des chutes au travail s’élève à plus d’un milliard d’euros (indemnités journalières, frais de santé, rentes). Si les coûts pour les entreprises sont quant à eux difficiles à quantifier avec certitude, les experts estiment qu’ils s’élèvent à environ 5 fois les coûts directs soit 5 milliards d’euros par an à la charge des employeurs.
Nous recommandons à toutes les entreprises, à la lumière de ces chiffres, de ne pas prendre le sujet des chutes à la légère. Il est essentiel de prendre conscience des problèmes qu’elles peuvent causer dans tous les secteurs d'activité. Les conséquences sont multiples et coûteuses :

Versement d’indemnités journalières
Recrutement et/ou formation d’un remplaçant
Réorganisation temporaire des équipes
Enquête interne sur les responsabilités de chacun
Mise à jour des protocoles de sécurité
Mise en conformité des espaces de travail
Gestion de la communication interne et externe

Un seul accident peut ainsi mobiliser des ressources importantes et désorganiser l’activité. Si vos salariés sont probablement votre principale source de préoccupation quant aux chutes, pensez également aux visiteurs, livreurs, intérimaires ou encore aux sous-traitants qui se rendent régulièrement dans vos locaux. Ils sont tout aussi concernés par ce risque.

Notre conseil : prévenir plutôt que subir

Chez Howden, nous pensons que les chutes de hauteur ou de plain-pied ne doivent pas être reléguées au second plan. Trop d’entreprises sous-estiment leur impact et repoussent la mise en place de mesures préventives au risque de s’exposer à un accident grave.
La prévention est efficace dans ce type d’accident, car une bonne partie des chutes peut être évitée par la mise en place d’actions préventives associées à une évaluation des risques efficace. Au-delà de la simple suppression des obstacles évidents, elle doit intégrer les besoins spécifiques des employés, y compris ceux ayant des handicaps (visibles ou non), et assurer la pérennité des mesures de sécurité pour anticiper toutes les éventualités.

Voici également quelques bonnes pratiques à mettre en place :
•   Auditer régulièrement les installations : vérifier l’état des sols, l’éclairage, la signalétique, et l’accessibilité des zones de passage.
•   Mettre en place des protocoles de nettoyage adaptés : notamment dans les environnements à forte humidité ou exposés à des substances glissantes (graisses, huiles, produits chimiques).
•   Former les équipes : sensibiliser les collaborateurs aux risques et aux bons réflexes à adopter, en particulier dans les secteurs à forte rotation de personnel.
•   Prendre en compte les besoins spécifiques de chacun : s’assurer que les dispositifs de sécurité sont inclusifs et adaptés aux personnes en situation de handicap, visible ou non.
•   Suivre les incidents et les quasi-accidents : analyser les données pour détecter des tendances et ajuster les mesures en conséquence.
•   Collaborer avec des partenaires spécialisés : faire appel à des experts en gestion des risques pour bénéficier d’un accompagnement sur mesure et de solutions éprouvées.

Les chutes et les arrêts maladie liés impactent aussi votre taux AT/MP et la cotisation qui en découle. Ce n'est pas une fatalité ! Nous pouvons vous accompagner concrètement sur ce sujet.