Année électorale en Afrique : incertitude politique et nouveaux défis pour les entreprises étrangères
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2025 : une année charnière pour l’Afrique
Pas moins de sept élections présidentielles doivent se tenir au second semestre, mobilisant 164 millions de citoyens, soit 11 % de la population du continent.
Côte d’Ivoire, Cameroun, Centrafrique, Tanzanie, Malawi, Seychelles ou encore Guinée-Bissau… autant de scrutins à haut risque qui seront suivis de près par les investisseurs et les partenaires étrangers.
Tour d’horizon des principaux scrutins à risque :
- Côte d’Ivoire (25 octobre 2025) : hub économique d'Afrique de l'Ouest où les enjeux de stabilité politique et de continuité des grands projets d'infrastructures sont centraux. Un crise successorale pourrait nuire aux investissements et au marché du cacao.
- Cameroun (12 octobre 2025) : l'avenir politique post-Biya est source de fortes incertitudes, avec des risques sécuritaires - aggravation possible des conflits dans les régions anglophones et face à Boko Haram ainsi que des impacts économiques - notamment des retards de projets structurants et perte de confiance des investissements dans la région CEMAC.
- Tanzanie (Octobre 2025, date à confirmer) : les élections se déroulent dans un contexte stratégique, marqué par d'immenses projets gaziers et portuaires.
- Malawi (a eu lieu le 16 septembre 2025) : le présidant sortant, Lazarus Chakwera, a reconnu sa défaite face à son prédécesseur Peter Mutharika qui opère ainsi son retour au pouvoir. Le pays dont l’économie, dominé par l’agriculture de subsistance est en berne fait face à une pénurie de devises, impliquant des restrictions aux importations de carburant et d’engrais.
- Seychelles (deux tours, septembre et octobre 2025) : un petit marché, mais crucial pour la stabilité géopolitique régionale.
Alternances fragiles et tensions croissantes
Si ces échéances électorales ouvrent la voie à des transitions démocratiques, elles peuvent aussi s’accompagner de turbulences majeures.
Les précédents récents – contestations des résultats, ressentiment grandissant envers certains intérêts étrangers, transitions difficiles – montrent combien ces périodes peuvent générer :
- des émeutes et violences politiques,
- des risques de blocages contractuels (retards, rupture d’engagements),
- voire des défauts souverains, lorsque de nouveaux gouvernements refusent d’honorer les dettes de leurs prédécesseurs.
À cela s’ajoute un paradoxe : l’Afrique dispose de ressources immenses et d’un besoin urgent d’investissements, mais doit encore convaincre les investisseurs internationaux de la fiabilité des engagements contractuels.

Moins de sinistres, mais une concentration inquiétante
En 2025, le marché mondial de l’assurance-crédit et risque politique a enregistré 185 sinistres pour plus de 400 millions USD – en baisse de 25 % sur un an.
Mais 71% des sinistres proviennent d'Afrique, majoritairement liés au secteur public (72 % des sinistres), même si les indemnisations sont réparties plus équitablemententre public (54 %) et privé (46 %).
Les secteurs les plus touchés en valeur sont stratégiques pour les grands groupes :
- l’agriculture et ses filières de soutien,
- l’extraction de minéraux chimiques et d’engrais,
- les projets de construction hydraulique,
- les infrastructures routières et,
- les activités de soutien à l’extraction de pétrole et de gaz naturel.

Un filet de sécurité indispensable : l’assurance-crédit et risque politique
Dans ce contexte, ces solutions permettent aux entreprises étrangères de :
Se protéger du non-paiement et les défauts souverains.
Sécuriser leurs investissements dans les projets d’infrastructures et de construction à grande échelle.
Faciliter l’accès au financement, en rassurant banques et investisseurs.
Maintenir leurs activités malgré l'instabilité politique.
Même dans les environnements les plus instables, l'assurance-crédit et risque politique s'est révélée efficace : les sinistres, lorsqu’ils surviennent, sont indemnisés, offrant aux exportateurs et investisseurs la confiance nécessaire pour s’engager.
L'expertise Howden
Chez Howden, nous accompagnons depuis longtemps les multinationales et organisations d’envergure dans leurs projets en Afrique.
Notre rôle :
- analyser les risques politiques et économiques pays par pays,
- surveiller les signaux faibles (émeutes, instabilité réglementaire),
- vérifier l'assurabilité des projets et optimiser leur présentation aux assureurs,
- proposer des solutions d’assurance-crédit et risque politique sur mesure,
- et donner à nos clients la confiance nécessaire pour investir et se développer dans un environnement incertain.
À l’heure où l’Afrique entre dans une phase électorale déterminante, l’assurance crédit et risque politique s’impose comme un outil de sécurisation et de croissance : protéger les investissements, rassurer les banques, sécuriser les projets.
Vous souhaitez une évaluation personnalisée de vos risques pays ?
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Didier Seigneur

Didier Seigneur
Directeur des Lignes Financières et Crédit
Après 2 années passées chez Gerling America Insurance CY à New-York sur de la souscription en Responsabilité Civile, Didier rejoint le courtier Aon Mergers & Acquisitions Paris comme sous-directeur pour développer les produits Assurances Garantie de Passif et Tax Opinion. En 2002, il rejoint AIG Europe Limited France pour différents postes de management sur les garanties Risques Financiers. Après avoir pris la direction des Risques Financiers de AIG France en 2010, il prend également en 2014 la direction du même département pour la Belgique, le Luxembourg et la Hollande.
En 2014, il se lance dans l’entrepreneuriat et participe à l'acquisition du Cabinet CRF Assurances. 7 années passionnantes plus tard, Didier poursuit sa carrière en qualité de Directeur Général Adjoint de CRF Assurances et Directeur des Lignes Financières au sein Howden France.