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Clause FINC, principes fondateurs et modalités d’intervention

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Une garantie mal comprise, un déclenchement souvent complexe.

La clause FINC (Financial Interest Clause), ou clause d’intérêt financier, est traditionnellement incluse dans les programmes internationaux d’assurance pour protéger la holding des pertes financières pouvant l’affecter à la suite d’un sinistre subi par l’une de ses filiales.

Cette garantie, souvent mal appréhendée au moment de la souscription, est parfois difficile à activer quand un sinistre se produit.

Lorsque des sinistres surviennent dans des pays ou juridictions en base « non-admis non autorisé », l’indemnité ne peut pas être versée localement. Dans ces pays, seul un assureur agréé par le régulateur local est habilité à couvrir un risque et indemniser une entité située sur son territoire. 

Comment fournir une compensation au groupe assuré lorsque le montant des pertes dépasse le seuil des polices locales ou que le risque n’est pas couvert ?

C’est précisément l’enjeu de la clause FINC qui couvre la société mère suite à un sinistre affectant l’une de ses filiales et permet de protéger le bilan des multinationales contre des pertes pouvant survenir à l’étranger.

C’est bien l'intérêt financier de l'organisation dans ses filiales à travers le monde qui est ici l’objet de la garantie.

Droit

Une mise en œuvre plus délicate qu'il n'y parait.

Plusieurs points doivent être examinés pour bien comprendre les modalités de fonctionnement de la clause FINC :

  • L’instruction du dossier ne tiendra pas compte de l’estimation du sinistre local puisqu’on son objectif est de garantir exclusivement la perte financière subie par la holding. L’assuré devra démontrer de manière concrète l’impact économique pour la maison mère (inscription au bilan par exemple). Il s’agit de matérialiser la perte de valeurs subie au niveau du groupe consécutivement à un sinistre d’une entité locale.
     
  • Le montant indemnisable en vertu d'une clause FINC peut être limité par le pourcentage de participation que le preneur d'assurance détient dans l'opération locale. La rédaction de la clause FINC devra faire l’objet d’une attention particulière pour assurer sa cohérence en fonction des enjeux spécifiques de l’entreprise assurée vis-à-vis de ses filiales à l’international.
     
  • Le transfert des fonds par le preneur d'assurance à une filiale pour compenser une perte locale est soumis à fiscalité, puisqu’il ne constitue pas une indemnisation d’assurance mais une opération de recapitalisation. Ce transfert peut entraîner des retenues fiscales et rendre plus difficile la compensation à hauteur des pertes réelles pour la filiale locale.
     
  • Pour les montages en lignes ou en coassurance, il sera important de vérifier si l’ensemble des assureurs portant le risque valident la clause et si son application est uniforme à tous les niveaux du montage. 
     
  • La validité de la clause FINC et son efficience peuvent être également limitées dans certains cas, par exemple dans le cas d’une réclamation portant sur la responsabilité d’un dirigeant.

Pour rappel, deux grands types de garanties sont accordées par les polices RCMS (Responsabilité Civile des Mandataires Sociaux) :

  • Les garanties dites « Side A », qui permettent l’indemnisation des dirigeants ou administrateurs lorsque l’entreprise ne peut pas légalement ou financièrement les indemniser. 
     
  • Les garanties dites « Side B » couvrant les remboursements à l’entreprise pour les frais engagés dans la défense de ses dirigeants et administrateurs. 

Si l’on considère une réclamation « Side A » dans un pays donné, c’est le dirigeant de la filiale locale qui doit percevoir l’indemnisation de la part de l’assureur, la clause FINC n’est alors, en principe, pas activable puisqu’elle ne couvre que les pertes de la holding dans le pays de souscription du contrat Master. 

En conclusion, on peut arguer que, si la clause FINC constitue une sécurité pour l’assuré, puisqu’elle permet de protéger le bilan de la maison mère, elle ne doit en aucun cas être utilisée à des fins d’optimisations fiscales ou pour contourner la règlementation locale. 

Lorsqu’une assurance en base non-admis est interdite, il convient donc de souscrire des polices locales avec des limites appropriées et cohérentes au regard des expositions et des enjeux de la filiale concernée.

La clause FINC ne doit intervenir qu’en derniers recours, pour couvrir des pertes imprévues, et non pour se substituer aux polices locales.

Nos experts vous accompagnent dans le déploiement d'une clause FINC ou de polices locales quel que soit le lieu de votre présence, en France ou à l'étranger.

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Anaïs Noël

Directrice International
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Anaïs Noël

Directrice International

Titulaire d’un Master 2 de l’ENASS et d’un MBA Management, risques et contrôle de l’Université Paris Dauphine, Anaïs a travaillé plus de 10 ans au sein du cabinet WTW avant de rejoindre Howden France.

Spécialiste des programmes internationaux et de l’accompagnement des clients multinationaux, elle pilote en tant que directrice International les services apportés à nos clients à l’import et à l’export et participe au développement des synergies entre Howden France et le réseau Howden.